Le secrétaire général de l'UEFA, Gianni Infantino s'est entretenu avec l'AFP, sur le respect du fair-play financier par des clubs comme le PSG, Monaco..., mais aussi du Real Madrid à qui veut recruter Bale à 100M€ et à qui Cristiano Ronaldo réclame un mirifique salaire.

Extrait de l'interview

Où en est la mise en place du fair-play financier ?

Dès qu'il y a un transfert et que le mot fair-play financier est prononcé, il y a des choses imprécises qui sont rapportées. Le fair-play financier fonctionne très bien. Il a été mis en place depuis un certain temps et il est devenu le pain quotidien de tous ceux qui sont dans le football. C'est maintenant ancré dans la tête de tout le monde. Les gens qui sont dans le foot réalisent qu'il faut faire quelque chose pour que cette spirale des pertes s'arrête. Mais le succès du fair-play financier ne va pas se mesurer au nombre de clubs exclus ou sanctionnés. La clé du succès du fair-play financier, ce seront les chiffres qui seront finalisés et publiés le 29 août à Monaco, où on aura de très très bonnes nouvelles. Les arriérés de paiement ont déjà diminué de 40% entre 2011 et 2012".

Le Real Madrid aurait réévalué à 17 millions d'euros le salaire annuel de Cristiano Ronaldo et serait prêt à dépenser près de 100 millions d'euros pour acheter Gareth Bale. Est-ce ou non en contradiction avec l'esprit du fair-play financier?

"Chaque club est libre d'agir dans la mesure des revenus qu'il génère. Il faut que le système soit sain. Dans la mesure où un club peut se permettre, en respectant le règlement, de faire des transferts et de payer des salaires, pas de souci, ce n'est pas une spirale inflationniste. Il y a spirale inflationniste quand on dépense plus que ses revenus et qu'on vit au-dessus de ses moyens".

Le modèle économique de clubs comme Paris et Monaco est-il compatible avec le fair-play financier? Que pensez-vous notamment du contrat d'image passé entre le PSG et le Qatar, rapportant près de 200 millions d'euros par an au club parisien?

"Il y a un règlement, des instances indépendantes. Ce sera à elles d'analyser toutes les situations. Tout le monde connaît les règlements. Il faut avoir confiance. Il ne faut pas penser que les gens veulent faire de l'escamotage".

Le fair-play financier n'est-il pas de nature à freiner l'arrivée de "nouveaux entrants" sur le marché du football et de figer la hiérarchie au profit des grands clubs traditionnels?

"C'est le contraire qui va se passer. Un système sain va au contraire être attractif pour celui qui va investir, ça va permettre à tous les clubs de générer d'autres revenus et de les diversifier. Il suffit de voir la situation du football il y a cinq ans. Il y a cinq ans, les clubs italiens étaient au même niveau que le Real Madrid et le FC Barcelone en termes de revenus. Aujourd'hui, le Real et le Barça ont doublé leurs revenus et les Allemands ont doublé les Italiens en diversifiant leurs revenus avec les stades ou les droits télé. Un club comme Dortmund était en faillite il y a quelques années, et aujourd'hui sa situation économique est très bonne et il vient d'atteindre la finale de la Ligue des champions".

Lyon avec son futur stade fait-il office d'exemple?

"C'est mieux d'investir dans un stade que dans des joueurs. Un stade va vous garantir une pérennité de revenus importants pendant longtemps. On le voit avec Arsenal, qui a construit un nouveau stade il y a quelques années, et qui commence à générer des revenus qui peuvent être désormais investis dans l'achat de joueurs".

Source : RTL.be.