- Nasser Al-Khelaifi - président du PSG
Le verdict ne tombera que dans deux jours, pourtant L'Equipe affirmait mardi dans ses colonnes que les champions de France n'échapperaient pas à la sentence. Un bien triste constat lorsque l'on sait que ces derniers, grâce à la DNCG, ne termineront pas l'exercice financier dans le rouge... au contraire de certains clubs non sanctionnés.
Tandis que l'instance européenne officialisera vendredi sa décision à l'encontre du Paris Saint-Germain, le club de la capitale semble de plus en plus proche de la sanction si l'on en croit le quotidien sportif... un an après Malaga. Si les motifs motivant cette sanction sont différents dans ces deux cas (charges arriérées pour les Andalous, balance déficitaire trop importante pour les Parisiens, Ndlr), les deux formations ont néanmoins un point commun : elles étaient, et sont encore, sous pavillon qatari au moment des sanctions.
Outre les Qataris, Manchester City du Sheikh Mansour est également dans l'oeil du cyclone. Il en faudrait alors peu pour déclarer l'UEFA comme discriminante envers les pays du Golfe. Les raisons de ses punitions ne sont toutefois pas issues de critères géopolitiques. Les investissements dans ces clubs ayant été effectués très -ou plus certainement trop- récemment, ces nouveaux riches voient aujourd'hui 'le justicier du football européen' leur tomber dessus à cause de leurs sommes massivement investies sur le marché des transferts. Initialement prévu pour endiguer l'inflation dans le ballon rond, le Fair-Play financier est finalement en passe de devenir un outil d'instrumentalisation servant de barrière aux nouveaux riches.
Les 'gros' trinquent pour les 'grands'
Paris et City, qui ne sont pourtant pas les seuls à dépenser outrageusement leurs fonds durant le mercato, seront ainsi vraisemblablement les seuls 'gros' à être sévèrement sanctionnés. Un constat accablant et presque injuste au regard de la situation de certaines écuries espagnols à l'instar du Real Madrid. Les Merengues, qui ne sont pas tout à fait blanc en matière de folies dépensières, ne seraient effectivement pas inquiétés malgré un solde négatif à hauteur de 50 millions d'euros durant le mercato estival 2013, auquel il faut ajouter la masse salariale pour trouver le compte total des dépenses en matière d'effectif.
Si sanctionner les nouveaux riches peut être interprété comme une injustice, voir les 'grands d'Europe' aux dettes abyssales tomber avec eux serait illusoire. Les puissances émergentes du football mondial, que sont Paris, Manchester City ou encore Monaco, se comptent en effet sur les doigts d'une main tandis que les grands d'Europe endettés jusqu'au cou sont majoritaires. De fait, même si ce ne sera pas le cas, il serait beaucoup plus simple pour l'UEFA de se priver du PSG et Monaco pour une de ses compétitions que du Real Madrid, Liverpool, Chelsea, Barcelone, Valence, l'AC Milan, l'Inter Milan et consorts; quand bien même les comptes parisiens et monégasques sont obligatoirement remis au beau fixe 'à cause' de la DNCG, qui n'a malheureusement autorité que dans l'hexagone.
La finalité de l'UEFA n'étant pas d'offrir des compétitions au rabais, il devient alors impossible de voir les clubs déficitaires exclus des coupes d'Europe. Si les présences simultanées du Benfica Lisbonne, Paris, du Bayern Munich ou encore Porto ne feraient pas tâche dans le dernier carrée de la C1, l'absence de clubs anglais, espagnols et italiens à ce stade plusieurs années de rang serait quant à elle un véritable manque à gagner pour l'instance européenne en terme de droits TV. D'autant plus que les bannis pourraient alors monter une compétition concurrente de leur côté, comme cela s'est récemment produit dans le rugby (pour des motifs différents).
A défaut d'avoir choisi la manière la plus juste pour remettre à flots l'économie du football, l'UEFA aura néanmoins eu le mérite d'essayer de mettre à mal les maux du foot système... en sauvant sa tête et celles des premiers responsables.