Ce mercato estival aura été celui de la fuite des maîtres à jouer pour certains clubs du sud de la France. Si l'AS Monaco a perdu James Rodriguez et que l'OM a vu Mathieu Valbuena tirer sa révérence après 8 ans de bons et loyaux services, Montpellier a également du enregistrer le départ de son chef d'orchestre Rémy Cabella, parti poursuivre son évolution à Newcastle.

Laure James, de Sky Sports News, avoue volontiers suivre le MHSC "depuis toujours", au point de s'être littéralement prise d'affection pour le club de Louis Nicollin. La journaliste franco-anglaise a accepté de revenir pour Foot-sur7 sur le mercato de la formation héraultaise, ainsi que sur l'impact du départ de Cabella sur le groupe de Rolland Courbis.

"Je pense que Montpellier s'était clairement résigné à perdre Cabella, et depuis de longs mois déjà je crois, nous a confié la journaliste. Donc, c'est sans surprise que le club dispose de pistes pour le remplacer. Je ne crois pas qu'il sera remplacé numériquement, mais Rolland Courbis devrait plutôt mettre en place une nouvelle tactique impliquant plusieurs autres joueurs qui ont su gagner sa confiance."

Cabella souhaite apporter le succès à St James Park

Pour Laure James, le choix de Rémy Cabella de rejoindre Newcastle est on ne peut plus cohérent. Parfaitement intégré dans un effectif surpeuplé de français, les premières minutes du joueur sous ses nouvelles couleurs ont rassuré quant à sa capacité à s'imposer chez les Magpies. "En fait, c'est Cabella lui-même qui souhaite apporter le succès a St James' Park. Il se sent en pleine forme, reconnaît la journaliste. Je n'étais pas sûre qu'il soit titularisé dès le début de la saison, contre Manchester City, le 17 août prochain, mais j'ai plus tendance à y croire maintenant, après son premier but contre Schalke en amical."

Remy-Cabella

Une intégration facilitée par la forte représentation française à Newcastle, mais pas seulement. Aux yeux de Laure James, la ressemblance entre le MHSC et le club anglais peut aussi avoir joué son rôle. Explications. "Franchement, Newcastle me rappelle beaucoup le MHSC, avoue-t-elle. Ils s'affirment régulièrement comme un club de milieu de tableau, avec des supporters fidèles, et puis l'entraîneur, Alan Pardew, tout comme ses joueurs, ne souffrent pas de la même pression qu'un plus grand club. En plus de cela, il est évident que Cabella a été attire par le grand nombre de joueurs français. Il a retrouvé Mapou Yanga-Mbiwa, avec qui il a remporté le titre de champion de France en 2012, et Moussa Sissoko, son coéquipier chez les Bleus. Tout ça, ça aide à bien s'installer."

L'ancien joueur de Montpellier va donc découvrir la Premier League, considérée comme le meilleur championnat au monde, où plus qu'ailleurs, la course au titre se révèle être des plus indécises. "Je trouve que la Premier League est devenue plus intéressante après l'ère Ferguson, explique Laure James. La bataille entre les quatre premiers est toujours aussi passionnante, et les équipes de tête peuvent aller jusqu'à huit maintenant. Arsenal a donné des moyens financiers rares à Arsène Wenger, le retour de Mourinho à Chelsea la saison dernière a aussi changé la donne. Ajoutez à cela la montée en puissance de City et les belles performances de Liverpool, voilà qui nous donne un championnat de plus en plus passionnant et indécis."

Quelle relève au MHSC ?

Et Montpellier dans tout ça ? Cabella parti. L'avenir d'un autre talent du club est actuellement en suspens. Convoité (Naples, OM, Porto, Bundesliga) sans jamais avoir reçu d'offre officielle, Benjamin Stambouli n'est pas tout à fait sûr de poursuivre au sein du club héraultais. Pour notre journaliste franco-anglaise, le départ du joueur forcerait à l'émergence de nouveaux leaders techniques dans l'équipe de Rolland Courbis. "Stambouli a été annoncé proche du FC Porto, rappelle-t-elle, mais je pense qu'il pourrait rester à Montpellier. La plupart des gens pensent qu'il devrait signer dans un grand club, je le conçois, mais où ? Après, s'il partait vraiment, je miserais bien sur Jonas Martin, ou Morgan Sanson".

Une équipe de Montpellier désormais privée de son meilleur joueur, et peut-être bientôt de l'un de ses tauliers, mais qui devrait tout de même pouvoir se situer en bonne place dans le ventre mou du championnat. A l'heure où la Ligue 1 semble promise à une domination du duo PSG / Monaco, avec l'OM et l'ASSE, voire l'OL, en puissances émergentes, il relève aujourd'hui du domaine de l'imaginaire de voir le MHSC rééditer son exploit de 2012, au plus grand regret de Laure James : "Le PSG sera champion, à moins que... Montpellier ne re-signe Giroud, Belhanda, Utaka, Bedimo, Yanga-Mbiwa, Pitau, Estrada...". Une époque bel et bien révolue semble-t-il.

Propos recueillis par Hakim Maludi

- Rédacteur en chef de Foot-sur7.