Si la rencontre d'hier soir entre la France et la Suède (1-0) au stade Vélodrome n'était qu'amicale, Lucas Digne a vécu les choses bien différemment dès son entrée sur la pelouse marseillaise.

Entré en jeu à 15 minutes du terme de la rencontre, en lieu et place de Kurzawa, victime d'un claquage, le latéral gauche a été la cible des sifflets, huées et insultes d'un public marseillais qui n'était venu que pour applaudir ses anciens joueurs, ou les pensionnaires actuels de son Vélodrome. Un stade la plupart du temps froid, voire inhospitalier, visiblement peu passionné par l'équipe de France, ou peut-être encore sous le choc des affaires judiciaires qui ont commencé à secouer l'Olympique de Marseille hier matin.

Quant à Lucas Digne, s'il a d'abord pu paraître perturbé par cet accueil hostile, comme en témoignent les quelques erreurs techniques qui ont suivi son apparition sur la pelouse, il aura clairement apporté le danger dans son couloir, obtenant même le corner sur lequel Varane ouvrira le score pour les Bleus. Ainsi, alors que le Vélodrome lui rappelait sa qualité de parisien, reprenant en choeur les classiques insultes à l'égard du club de la capitale, Digne s'évertuait à rendre la copie la plus correcte possible, à un poste de plus en plus concurrentiel en équipe de France.

"Ce n’est jamais quelque chose d’agréable, quel que soit le joueur, commentait Didier Deschamps à l'issue de la rencontre. Lucas Digne est un joueur jeune, bien évidemment ce n’est pas évident. J’aurais préféré que ça se passe différemment. Mais après, ça va lui servir aussi pour s’endurcir."

Peu habitué à recevoir l'équipe nationale (c'était le 13ème match des Bleus au Vélodrome) le public marseillais, privé de Zlatan Ibrahimovic ne se sera pas montré des plus accueillants avec les hommes de Didier Deschamps, puisque le lyonnais Alexandre Lacazette a également été pris en grippe par le stade. Pourtant, au sein de l'effectif, une telle réaction était bel et bien attendue.

Ainsi, à l'issue du match, Mathieu Valbuena a reconnu que le parisien Lucas Digne "s’attendait à des sifflets. On ne s’est pas trop focalisé là-dessus.C’est quelque chose qui ne nous a pas étonné", a expliqué l'ancien marseillais, sorti, pour sa part, sous les vivas de l'enceinte marseillaise.