L’éventuelle vente de l’OM à des investisseurs iraniens, annoncée en début de semaine, n’en finit plus de faire parler. Après l’enthousiasme suscité par les moyens financiers de rêve que les Iraniens sont censés apporter pour le renouveau du club, la tendance en est désormais au questionnement. On se demande notamment s’il serait politiquement correct de céder l’Olympique de Marseille à l’Iran.
Vente de l’OM à l’Iran ? Politiquement correct ?
Dans l’imaginaire populaire, l’Iran est un pays sous embargo onusien pour sa volonté inflexible de se nucléariser. Qu’un tel pays reprenne l’OM serait politiquement inadmissible. Or les faits sont moins catégoriques et il faudrait les analyser avec beaucoup de nuance. Ce en quoi a bien voulu nous aider Alain Cabras.
« Il y a un gros malentendu sur l'Iran. On pense que les sanctions ont été levées. C'est vrai du point de vue des Européens, mais c'est faux du point de vue des Américains. Ça veut dire qu'aujourd'hui, les Iraniens ont encore énormément de difficultés à se vendre à l'extérieur et à acheter. Donc, je suis assez surpris que ce soient des Iraniens, cent pour cent pur jus, qui disent vouloir acheter l'OM. Il y a énormément de contraintes qui pèsent encore sur l'Iran aujourd'hui », explique d’abord l’analyste en intelligence interculturelle dans les colonnes du Phocéen.
Mais cela ne signifie pas que des bailleurs venus d’Iran seraient formellement interdits de reprendre l’OM. Car, malgré l’arsenal de sanctions internationales, il existe certains arrangements.
« Alors à moins que ce soit un fonds d'investissement pétrolier et qu'ils aient eu des garanties qu'ils puissent utiliser leur argent comme ils le veulent à l'étranger. Je suis un peu étonné parce qu'aujourd'hui les sanctions ne sont pas véritablement levées. Cela veut dire qu'ils ne peuvent pas bénéficier de leur argent autant qu'ils le voudraient. Mais je peux me tromper, peut être qu'ils ont un consortium, une alliance avec des Suisses ou des Européens », ajoute ce spécialiste de l’Iran comme pour rassurer ceux des supporters phocéens qui voudraient du rachat de leur club par les candidats iraniens qu’on dit bougrement fortunés.