Adulé en Allemagne, détesté en son pays, impérial avec le Bayern Munich, quelconque avec l’Equipe de France, Franck Ribéry a longtemps vu peser sur ses épaules le poids de l’affaire Zahia, et de son implication dans la mutinerie de Knysna , jusqu’à le couper totalement de son public.

Copieusement sifflé par le Vélodrome lors de son retour à Marseille, avec le Bayern Munich, pour le compte des quarts de finale de la Ligue des Champions, Ribéry en était presque venu à douter de sa véritable nationalité : « Ici à Munich, je me demande souvent si je suis Allemand ou Français. Ici, je me sens comme un Allemand, comme si j'étais né ici. En France, il n'y a pas les meilleures conditions pour moi et mon football. J'ai été critiqué avant même d'être revenu. J'ai accepté les critiques et présenté mes excuses, mais quand je suis rentré, rien n'avait changé ».

Mais voilà, les choses sont en train de changer, et ce, depuis le début des matches amicaux que les Bleus ont joué contre l’Islande et la Serbie. Incisif, inspiré, altruiste, dynamique et buteur à chacun des deux derniers matches, Ribéry a vu sa côte de popularité grimper en flèche, comme en ont témoigné les ovations reçues par le joueur à Valenciennes et à Reims. Une marque d’attention qui est allée droit au cœur du Munichois : « Ca faisait longtemps qu'un stade français n'avait pas crié mon nom. Je suis un affectif, j'en ai besoin, et je sentais qu'il y avait un truc cassé. J'avais perdu ça en France.», déclarait-il au lendemain de la victoire contre l’Islande.

C’est donc un retour en forme qui tombe au meilleur des moments pour une Equipe de France qui s’est longtemps cherché un patron. Peut-être est-elle enfin en train de le trouver en la personne de Kaiser Franck.