La défense des Bleus ne rassure pas, bien au contraire, sa fiabilité pose question. Et ce qui pourrait s’avérer être une faille dans la machine tricolore n’a pas échappé à l’œil de l’ancien défenseur international, le sélectionneur Laurent Blanc. Au milieu de ces inquiétudes, Philippe Mexès est de plus en plus critiqué, et sa place de titulaire commence sérieusement à être remise en question. Au soir du dernier match amical contre l’Estonie, le sélectionneur lui-même n’avait pas caché son agacement face aux errements défensifs des siens en général, et à ceux du Milanais en particulier.

A court de forme et de préparation, affichant même quelques kilos en trop, Mexès est actuellement au centre des interrogations. Toutefois, le sélectionneur a conscience que son joueur ne peut endosser seul la responsabilité de tout un secteur de jeu, et il ne le laissera pas devenir le souffre-douleur de la presse. Ainsi, Laurent Blanc a reconnu des circonstances atténuantes qu’il aimerait voir retenues en faveur de Mexès : « On avait fait une grosse séance la dimanche. Physiquement, les joueurs l'ont plus ou moins bien encaissée (…) Philippe est quelqu'un qui a une corpulence solide, mais contrairement à ce que l'on pense, il n'a que 10% de matière grasse. Il y a dans le groupe des joueurs bien plus gras que lui. Le problème, c'est qu'on l'a fait beaucoup travailler, et beaucoup fait jouer. Peut-être qu'il a plus de mal à encaisser ».

Malgré cette mauvaise passe, Laurent Blanc ne s’alarme pas plus que cela au sujet de la deuxième meilleure défense de la phase de qualifications à l’Euro, et il n’en bouleversera pas la hiérarchie. Or, certaines voix commencent déjà à s’élever pour demander une révolution. En effet, aux yeux de certains, la titularisation du Gunner Laurent Koscielny se fait de plus en plus évidente au fur et à mesure que Mexès se délite.

A l’approche du choc face à l’Angleterre, Laurent Koscielny aurait l’avantage d’évoluer dans un contexte qu’il connaît, face à un style de jeu et à une opposition qui lui est désormais bien familière, comme il l’a lui-même rappelé : « Ce sera étrange de jouer contre Theo Walcott et Alex Oxlade-Chamberlain. Mais Arsenal est une chose, la France en est une autre. Nous avons eu beaucoup de blagues sur le fait de jouer les uns contre les autres. Mais alors que nous avons ri et plaisanté, quand le jeu sera là, nous serons concentrés et nous devons gagner le match. Nous le savons tous ».

Toutefois, Koscielny devrait bel et bien vivre une partie du match face à l’Angleterre depuis le banc de touche, en espérant voir ses compères de défense assumer le rôle de tauliers qui a vocation à être le leur. Un match qui sonnera peut-être le réveil de Philippe Mexès, dont l’ancien coéquipier à la Roma, Jérémy Ménez, affirmait hier à la presse : « Les grands joueurs, on les voit dans les grands matches. Il répondra lundi (contre l'Angleterre) sur le terrain. »