Elle leur était comme promise, ils étaient venus pour la conquérir et la brandir, la coupe d’Europe des nations a été remportée par l’Espagne pour la deuxième fois consécutive. Les superlatifs ne manqueront pas pour saluer cet incroyable triplé Euro-Coupe du Monde-Euro, ni les qualificatifs pour décrire le talent collectif d’une équipe qui n’aura pourtant pas échappé aux critiques en début de compétition.
Mais ce soir, les Espagnols ont justifié leur statut de première nation du football, car oui, la Roja est bien la meilleure équipe du monde. Agaçante de facilité, d’automatismes et d’efficacité, elle aura rapidement fait main-basse sur le match pour empêcher les Italiens d’espérer, et même d’exister. Et pour la première fois dans cet Euro, les coéquipiers d'Iker Casillas auront pleinement régalé dans le jeu.
Deux buts en première période (Silva, Jordi Alba), et deux autres en seconde (Torres, Mata) auront eu raison d’une Squadra Azzura courageuse, mais obligée d’évoluer à dix à partir de l’heure de jeu, après la sortie sur blessure du joueur du PSG Thiago Motta, alors que Prandelli avait effectué ses trois changements. Au final, la défaite 4-0 de l'Italie paraît bien cruelle.
Face à des Italiens qui ont paru émoussés physiquement, les coéquipiers d’Andrés Iniesta auront sans doute livré leur match le plus abouti du tournoi, affichant une maîtrise totale sur la rencontre. De leur côté les Azzuris n’ont pas à rougir de cette défaite, certes lourde, mais qui eût cru, au début de cet Euro, qu’une Italie empêtrée dans le scandale des matches truqués se serait hissée jusqu’en finale ? Le parcours de la Squadra l'aura réconciliée avec le monde du football, elle qui, sous l'impulsion et le génie de Cesare Prandelli, aura proposé un nouveau visage du jeu Italien, offensif et séduisant, inspirant de belles promesses pour l'avenir.
Avec cette victoire, les Espagnols ont marqué l’Histoire du football de leur empreinte, aucune équipe n’ayant jamais réussi une telle succession de titres à l’échelle internationale. Une domination sans partage qui n’est peut-être pas prête de s’arrêter, avec la génération des Pedro, Jordi Alba, et autres Silva, la Roja, qui a fait du football un art, a d’ores et déjà le regard tourné vers le Brésil.