PSG, Football et Fair Play financier : un leurre ?

om

 

Instauration de la mesure

La règle dite du « fair play financier » a été mise en place en septembre 2009. Ses objectifs sont nombreux :

-Instaurer plus de discipline et de rationalité dans les finances des clubs

-Faire diminuer la pression exercée par les salaires et les transferts, limiter kl’inflation

-Encourager les clubs à compter uniquement sur leurs revenus

– Encourager les investissements à long terme

– Protéger la viabilité du football sur le long terme

S’assurer que les clubs paient leurs dettes en temps et en heure

La règle d’or : Ne pas dépenser plus que ce que l’on gagne !

Un instance contrôle tout cela à partir de juin 2012.

Dans les faits, des raisons de ne pas y croire

Malaga a été exclu 1 an (on parle de 4 années) de toutes compétitions européennes pour cause de mauvaise gestion financière.

La tolérance sera de 50 M (millions d’euros) sur 3 ans.

La mesure est contournée.

1° Cela ne va pas rééquilibrer le rapport de force dominé par Real + Barcelone + quelques italiens qui ont des recettes bien plus importantes que les clubs français excepté le PSG, mais celui-ci accroît le déséquilibre avec les autres clubs de L 1. 35 % des revenus sont apportés par les Droits TV et surtout la LDC.

2° L’origine des fonds n’est pas si obscure (fonds russes et quataris)

3° Les grands et gros clubs ne seront jamais sanctionnés. L’instauration du fair play financier va durer 5 ans et sera plaquée sur un patchwork de situations fiscales nationales sans convergence réglementaire

5° Il existe déjà mille façons de détourner cette règle car les dépenses hors football stricto sensu ne sont plus concernées par la règle du fair play : Construction de nouveaux stades, de centres d’entraînement pour détecter les futurs grands joueurs, création de succursales.

Un exemple flagrant de détournement, l’allocation au PSG d’une indemnité d’image pour le Qatar qui s’élèvera à 500 M sur 5 ans, que quelques dirigeants de L 1 contestent.

La situation réelle des clubs

L’endettement européen s’élève à 8, 2 milliards et les salaires représentent 64 % du chiffre d’affaires. Regardez en France : les joueurs les mieux payés sont A. Gignac, qui roule en Bentley (6 M / an) – Y. Gourcuff (5,3 M/an) – L. Rémy (5 M / an) sans oublier Bastos, L. Lopez (près de 4 M ou plus).

Au palmarès des clubs dans le vert, en première place Manchester United avec 35, 9 M de bénéfice mais une dette de 367 M pour un chiffre d’affaire de 400 M. La massa salariale représente 46 % du chiffre d’affaire. En seconde position, le Real Madrid avec 31,6 M (CA : 480 dont 40 % salaires).

 

Ainsi, concernant MC, il faut savoir que le Cheikh Mansour a déboursé, à perte, 1 milliard en 4 ans avec des pertes record en 2011.

En France, l’OM et Lille restent dans le vert :

OM : -0,4 M (déficit) mais CA : 147 et masse salariale représentant 70 % (Est-ce bien étonnant !)

Lille : -5,9 (déficit) d’où la vente de joueurs au programme et CA de 61,6 (salaire là aussi = 70 %).

Au palmarès des clubs dans le rouge, maintenant, Manchester City avec un déficit de _235, 7 (CA : 184, 9 et masse salariale de 114 % !).

En France, le PSG et l’OL sont (était pour le PSG) dans le rouge. Le PSG a un déficit de 20 M (CA : 85 et masse salariale de 60 %) – L’OL a un déficit de 28 M (CA de 154, 6 et masse salariale de 65 %).

Nos observations et doléances

Cette règle du fair play financier porte très mal son nom. En réalité, ce qu’il faudrait instaurer, c’est , outre le contrôle de la DCNG , qui existe de longue date, une règle d’EQUITE entre les clubs avec un système de plafond ou de compensation. Nous allons donc à rebours de ceux qui pensent que c’est bien que le PSG écrase financièrement la L 1. En fait , on se dirige vers une compétition à deux vitesse et comme l’a déjà souligné il y a quelque temps J.L. Triaud, les 5 places européennes (LDC + L Europa) seront réservées quasiment d’office aux plus gros budgets : PLM + Lille et Monaco à terme (financement russe). Il resterait donc à peine une place pour tous les autres clubs. C’est donc une compétition à l’intérêt discutable. De  surcroît, le même pouvoir financier finance un club et l’outil de diffusion de la quasi totalité des matchs de L 1. Enfin, le principal club acheteur achète à l’étranger : Italie, Brésil, Argentine… et ne rapporte donc rien à la France.

Les conséquences, à terme, de cette situation sont claires. Les « bons » clubs français qui ont des écoles de football fabriquent des vedettes qui sont à terme exportées vers l’étranger. Regardez par exemple les joueurs issus de l’ASSE : Gomis, Payet, on s’étonne qu’ils soient toujours chez nous. Regardez Debuchy, parti à Newcastle, H. Lloris…

Notez bien : On calcule la valeur d’un club en partie sur son effectif. Or, celui-ci est volatile. Prenons l’exemple de Y. Gourcuff, acheté 22 M en 2010 par l’OL. Fenerbahce en propose,  il y a peu de temps, 6 M pour ouvrir la négociation !

La réalité de tout cela, c’est une compétition où l’unique enjeu sera de se maintenir et donc de jouer à l’économie puisque l’ accès européen sera fermé.

 

OM Gignac et sa Bentley