Ligue 1 : La demande culottée de Mediapro à la LFP

Après s’être placé sous mandat du tribunal de commerce et après avoir assuré qu’il ne romprait pas son contrat, le groupe Mediapro, détenteur des droits de diffusion de la Ligue 1 et de la Ligue 2, cherche une solution avec la LFP (Ligue de football professionnel), à qui il doit déjà 172 millions d’euros depuis début octobre.

Mediapro veut réduire la facture

La situation est tendue entre Mediapro et la LFP, alors que les deux parties essayent de trouver une conciliation. Le groupe sino-espagnol a obtenu les droits TV de la Ligue 1 et de la Ligue 2 contre environ 820 millions d’euros par an. Mais, en pleine crise, il n’a pas pu payer sa deuxième traite de 172 millions d’euros début octobre, entrant de fait en conflit avec la Ligue et les clubs du championnat de France. Mediapro s’est placé sous mandat du tribunal de commerce de Nanterre, qui doit aider à trouver un terrain d’entente, mais qui ne permet plus à la LFP de rompre son contrat. Les négociations sont donc en cours entre Jaume Roures, le patron du groupe audiovisuel, et Vincent Labrune, président de la LFP. Le conciliateur, Marc Sénéchal, sait qu’il y a urgence, notamment pour les structures de Ligue 1 qui survivent grâce à la manne financières des droits télé. Plusieurs pistes sont actuellement ciblées.

La LFP et la Ligue 1 peuvent-elle accepter ?

La LFP regarde de près les propositions de Mediapro et du conciliateur, alors qu’elle vient de contracter un prêt de 120 millions d’euros à une banque américaine et sa filiale anglaise et s’attend à devoir en conclure un autre en décembre. Le groupe sino-espagnol ne devrait pas pouvoir payer, non plus, sa troisième traite de décembre alors le temps est à l’anticipation. Mais Mediapro a une première solution, c’est de la réduction. Jaume Roures aimerait, selon L’Equipe, pouvoir négocier une ristourne d’environ un quart du prix conclu, soit près de 170 à 200 millions d’euros de moins par an. La Ligue n’est pas très enthousiaste, évidemment, mais il pourrait s’agir de la moins mauvaise option. Surtout que la seconde étudiée par Mediapro est… illégale. Le groupe souhaiterait étendre de deux ans son contrat, contre 820 millions d’euros de plus par an, jusqu’en 2026. Mais il faudrait pour cela envisager un changement législatif. La LFP et les clubs professionnels de Ligue 1 et Ligue 2 ne sont pas encore sortis de l’auberge.