OM : Le récit du procès des supporters à la Commanderie

C’est ce mercredi que se déroulait le procès des supporters de l’OM après l’intrusion au centre d’entraînement du club il y a seulement quelques semaines. Alors que les groupes de fans ont depuis reçu une mise en demeure de l’Olympique de Marseille et se sont organisés, appelant à lutter contre la présence de Jacques-Henri Eyraud à la tête de leur club, certains étaient jugés pour de supposées dégradations commises à la Commanderie. Douze peines ont été prononcées.

Deux relaxes et de la prison avec sursis pour les supporters de l’OM

Quatorze décisions de justice ont été prononcées contre des supporters de l’OM à l’issue du procès de ce que le procureur André Ribes a appelé « la prise de la Commanderie ». On était loin de la Bastille, huit mois de prison avec sursis avait été requis contre 13 des 14 prévenus. Au final, deux relaxes ont été prononcées, onze personnes ont été condamnées à six mois de prison avec sursis, et une à trois mois ferme « aménageable, en raison de ses antécédents », précise L’Equipe. « J’ai une certaine empathie pour les gens qui sont devant moi, avait déclaré le procureur. Est-ce que j’ai des voyous pour qui je prends plaisir à requérir des peines afin qu’ils ne sortent pas avant un temps ? Certainement pas. »

De son côté, l’OM s’était constitué partie civile. Ses avocats ont attaqué. Par Me Callen : « Avant cette audience, j’étais un garçon naïf. Un rassemblement pacifique pour moi, je le voyais avec des gens les cheveux au vent, la guitare, chantant du Bob Dylan. Là, les cheveux sont sous des cagoules, les fumigènes ont remplacé les guitares, cela n’avait plus rien de Blowin in the wind. » Puis par Me Grimaldi : « Ils sont venus pour casser. S’ils avaient voulu voir les joueurs, ils auraient pu, ce fut le cas le samedi suivant, d’ailleurs, à la Commanderie. « Cassez-vous, mouillez le maillot », c’est notre langage, mais envoyer des fumigènes sur les stadiers, mettre le jeu, jeter un caillou sur un joueur, et Alvaro n’a pas voulu porter plainte pour en rajouter, ça, ce n’est pas du supporterisme. »

« Marseille Trop Penauds »

Il fut néanmoins difficile de déterminer qui a fait quoi dans cette histoire, malgré les bandes de vidéo-surveillance. Après l’intrusion, certains supporters se retrouvent à tenter un échange avec André Villas-Boas, entraîneur démissionnaire de l’OM, et Pablo Longoria, le head of football. D’autres lancent des projectiles, certains « errent ». Parmi les prévenus, un seul reconnait des dégradations, sur un véhicule de la BAC. Un des avocats défend son client : « Je vois une photo de classe d’imbéciles plutôt qu’une photo de classe de voyous. Les MTP (Marseille Trop Puissant, un groupe de supporters, ndlr), là, ce sont les Marseille Trop Penauds. Ceux qui couraient le moins vite, ou avaient le moins à se reprocher. Des petits poissons et un poisson rouge, mon client, cueilli à l’épuisette. » D’ailleurs certains ont très mal vécu leur détention suite à un placement en mandat de dépôt en attente de leur procès : « Un calvaire, raconte l’un d’entre eux. J’ai perdu dix kilos en dix jours. Vous pouvez dire, j’ai de la marge mais… ça tapait sur les barreaux toute la nuit, j’ai eu besoin de voir un psychologue après être sorti, la semaine dernière ».