Swansea : Et si André Ayew avait fait le bon choix ? (1/2)

André Ayew

Lors de son départ de l’Olympique de Marseille, André Ayew a fait un choix sportif plutôt surprenant. Un choix qui a valu à l’international ghanéen d’être pointé du doigt pour avoir privilégié le côté financier. Pourtant, le choix sportif semble être réussi.

Le côté financier avant le côté sportif pour beaucoup

André Ayew est un joueur finalement de classe mondiale. Sa performance, notamment contre l’Allemagne au Mondial 2014 l’a prouvée. Le joueur a beaucoup été dans le viseur de certains clubs. Cet été, il a finalement fait ses valises pour Swansea, club gallois participant à la Premier League, et huitième du dernier exercice.

Il est alors vivement critiqué par des supporters marseillais, ou d’observateurs du football dans sa globalité. Tous reprochaient au joueur un choix sportif sans ambition, plus attiré par l’argent que par le challenge du carré vert. Surtout à un âge comme le sien, 26 ans, celui où un athlète atteint normalement la plénitude de ses moyens physiques.

Dans le cas d’André Ayew, qui est un footballeur hautement doué, le sentiment de gâchis est très présent. Pourquoi n’offrirait-il pas ses services à un club mieux classé, plus ambitieux, plus connu ? Il a largement les moyens de s’imposer dans une grosse écurie européenne. Et quitte à choisir la Premier League, autant ne pas choisir Swansea.

Certes, les Gallois travaillent bien depuis quelques années, se maintiennent dans l’élite depuis quatre ans, et ce, sans grosses difficultés. Ils se sont même payé le luxe de remporter la Coupe de la Ligue (2013) et ainsi, de participer à la Ligue Europa. Mais côté popularité, on trouve mieux outre-Manche.

Ces reproches, ce sont les mêmes qui sont faits à des joueurs qui signent du côté de la Chine, des États-Unis, du Moyen-Orient alors qu’ils n’ont pas dépassé 30 ans. On leur répète surtout qu’ils n’ont pas d’ambition, que la beauté du sport ne veut plus rien pour eux. Ils seraient même des mercenaires pour certains.

La Premier League est surtout synonyme aujourd’hui du championnat le plus cher au Monde. Les droits télés étant réévaluées au mois de février dernier à 7 milliards d’Euros, la redistribution est disproportionnée. Un club moyen de Premier League pouvant percevoir 150 millions d’Euros grâce aux droits télés.

Même le 15ème du dernier exercice anglais a plus de moyens financiers que beaucoup de premiers dans certains championnats européens.

Des grosses écuries blindées et inatteignables à cause de la faible exposition de la Ligue 1

Pourtant, il n’y a pas là de manque d’ambition. Au contraire, il y va là plus d’une réalité du marché des transferts et des effectifs pléthoriques des grosses équipes européennes.

Et parlant des gros de la Premier League, comme Chelsea, Manchester United, Arsenal, Manchester City ou Liverpool, on voit mal comment André Ayew aurait pu tout de suite arriver comme titulaire indiscutable dans un onze de départ de chacune de ces équipes citées.

Car le fils d’Abedi Pelé vient aussi d’un championnat à la faible exposition dans le Monde. Oui, la Ligue 1 commence à se vendre à l’étranger, mais uniquement grâce au Paris-Saint-Germain et son recrutement de stars. Marseille n’a pas le rayonnement que peut avoir le club parisien dans la sphère footballistique mondiale.

La faute bien sûr aux moyens surdimensionnés des Parisiens, mais pas que. La faute surtout aux résultats européens de Marseille ces dernières années. Depuis 2012 et son quart de finale de Ligue des Champions déjà oublié par beaucoup, le club phocéen a essuyé plus d’une déconvenue sur le plan continental.

2012 – 2013 : éliminé de la phase de poules de la Ligue Europa.

2013 – 2014 : éliminé de la phase de poules de la Ligue des Champions.

2014 – 2015 : pas présent.

André Ayew, aussi bon joueur soit-il, n’a pas la même exposition qu’un Blaise Matuidi ou même un Adrien Rabiot avec le Paris-Saint-Germain. Marseille (et c’est terrifiant de le dire) ne compte plus dans le gotha du football européen. Réussir à l’Olympique de Marseille ne veut plus dire « réussir dans un grand club » pour les écuries européennes. Ce qui n’était pas du tout le cas dans les années 1990 où l’OM était une référence sur le Vieux Continent.

Quand Didier Drogba est vendu plus de 37 millions d’Euros à Chelsea à l’été 2004, les Phocéens sont finalistes de la Coupe de l’UEFA cette année-là.

À Marseille de réussir à retrouver son statut d’antan, sans moyens financiers démesurés, à l’image d’un Borussia Dortmund ou d’un Atlético Madrid (mêmes budgets que Marseille, 150 millions d’Euros). Même à la Ligue 1 de s’offrir une autre image, mais c’est un autre débat.

André Ayew, même s’il le souhaitait et avait le potentiel pour, n’aurait pas pu se permettre de déloger au poste de milieu gauche un Juan Mata à Manchester United, un David Silva à Manchester City, ou un Eden Hazard à Chelsea.

Son ambition – puisqu’elle existe contrairement à ce qui a pu être dit – est d’être titulaire. Pas de faire banquette puis revenir dans son club d’origine ou partir dans un championnat beaucoup plus exotique… 1/2