Stade Rennais : Entretien. Steve Mandanda, une place de numéro 1

Steve Mandanda rejoint officiellement les rangs du Stade Rennais, après 14 saisons et 613 matches sous les couleurs de l’ OM. Ce lundi, il a été présenté aux médias, aux côtés de Florian Maurice, directeur sportif du SRFC. Entretien.

Pourquoi avoir pris la décision de signer au Stade Rennais ?

C’est un choix mûrement réfléchi. J’ai eu des premiers contacts avec Florian Maurice à la fin de saison. J’ai eu la chance de voir le coach, Bruno Genesio, j’ai beaucoup réfléchi à ma situation à Marseille. À Rennes, il y avait un projet très ambitieux. Je devais être convaincu d’avoir cette volonté d’aider le club. J’avais envie de prendre du plaisir et de gagner. Il y a des joueurs de qualité comme Gaëtan Laborde et Martin Terrier.

Ce choix a-t-il été acté avant le départ de Jorge Sampaoli de l’OM ?

Intérieurement, mon choix était déjà fait avant le départ de Jorge Sampaoli. J’ai eu une longue discussion avec Bruno Genesio, c’était pour moi le moment de changer, j’avais cette volonté de rejoindre le club.

Que retenez-vous de vos 14 saisons passées à l’OM ?

Marseille c’est une longue et belle histoire. C’est mon club de cœur, j’ai tout vécu là-bas. Aujourd’hui, je suis le joueur que je suis devenu grâce à ce club, j’ai donné tout ce que je pouvais donner. Mais après avoir réfléchi, je savais que c’était le bon moment de partir. La suite se trouve au Stade Rennais. J’ai envie de jouer, de vivre des grands moments.

Espériez-vous des adieux différents qu’un simple communiqué du club ?

Oui forcément, mais le timing a fait que ce n’était pas possible.

Quel sera votre rôle au sein de l’effectif ?

Je fais figure d’ancien, mais je ne serai pas capitaine. Je veux mettre à profit mon expérience dans le groupe. Aujourd’hui, le club est en train d’évoluer. J’ai échangé avec la famille Pinault, notamment sur l’importance qu’elle met dans le projet du Stade Rennais. J’ai à cœur d’être le plus performant possible. Je veux retrouver plus de temps de jeu. Ma priorité est d’être décisif et performant. Je suis avant tout un grand professionnel.

Avez-vous toujours dans un coin de votre tête l’Équipe de France ?

L’Équipe de France ne se refuse jamais. À partir d’un moment où l’on joue et que l’on est performant. Si on fait appel à moi, bien sûr j’irai. Mais l’objectif numéro 1 est d’abord de jouer.

Quels souvenirs gardez-vous du Roazhon Park ?

J’ai vécu pas mal de matchs ici. J’ai en tête un match où l’on fait 4-4 avec un but de Bruno Cheyrou à la fin. Il y a eu des victoires. Le dernier en date, on perd 2-0 ici. J’ai aussi le souvenir d’avoir arrêté un penalty avec une victoire derrière.

Vous arrivez à Rennes avec la casquette de joueur d’expérience, votre projet est-il d’aider les autres gardiens, comme le jeune Dogan Alemdar ?

Je n’ai pas eu l’occasion de le rencontrer. Il reprend aujourd’hui. On m’en a parlé, j’ai eu l’occasion de le voir à l’œuvre la saison dernière. C’est un très bon gardien, qui est aujourd’hui international. Le but n’est pas forcément de le faire progresser parce que je ne suis pas l’entraîneur des gardiens, ni le coach, mais de l’aider, d’échanger et d’avoir cette complicité qui lui permettra d’être performant, et aussi de me pousser à l’être pour conserver cette place de numéro 1.

Comment se passe votre intégration pour l’instant ?

Mon intégration se passe bien, j’ai la chance de connaître Olivier Sorin (entraîneur des gardiens, ndlr) contre qui j’ai joué à plusieurs reprises. Il est très à l’écoute, il a une méthode de travail différente de ce que je pouvais connaître. Avec les gardiens, ça se passe très bien. La relation avec Alfred Gomis est bonne. On travaille sérieusement et dans la bonne humeur.

Quel regard portez-vous sur les gardiens qui sont passés par le Stade Rennais ?

J’ai eu la chance de faire des photos devant la fresque des gardiens de but au Roazhon Park. J’ai en mémoire quelques gardiens qui y sont passés, il y a eu des grands gardiens. Edouard Mendy évolue à Chelsea, il a une carrière extraordinaire. C’est un club qui connaît bien ce poste, où des gardiens très importants y sont passés. À moi de continuer de faire honneur à ces gardiens.

Vous êtes en fin de carrière, pensez-vous déjà à une reconversion ?

Non, j’ai encore envie de jouer. Je pense surtout à la saison qui va se dérouler et j’ai cette volonté de faire une grande saison.

Y avait-il d’autres clubs que le Stade Rennais pour vous accueillir ?

Oui. Mais peut importe s’il y avait d’autres clubs ou pas. Le plus important est que je sois là. Je veux faire au mieux avec le Stade Rennais.

Physiquement, comment vous sentez-vous aujourd’hui ?

Je me sens bien. J’ai eu moins de temps de jeu, mais sur ce que j’ai eu à faire, je l’ai bien fait. J’ai une grand faculté d’adaptation. Même à 37 ans, on peut encore progresser.

Comment a évolué le rôle du gardien de but ces vingt dernières années ?

On demande beaucoup aux gardiens de but de jouer au pied, il y a beaucoup de sorties courtes. On demande de jouer haut pour intercepter et couper les actions adverses. Les ballons vont beaucoup plus vites. C’est une évolution qui fait partie du football et qui me plaît, cela permet au gardien d’être plus concerné et cela nous oblige à être plus concentré. On s’adapte à cette évolution.