Bordeaux : Après l’OM, Adli pointe le même problème qu’au SRFC

Les Girondins de Bordeaux poursuivent leur série d’invincibilité à domicile contre l’Olympique de Marseille, qui dure depuis 1977, grâce à leur nul de dimanche soir (0-0). Mais les hommes de Jean-Louis Gasset pouvaient espérer bien mieux face à des Marseillais réduits à neuf dès l’heure de jeu. Malgré leur supériorité numérique, Yacine Adli et ses coéquipiers n’ont pas su faire la différence et le jeune milieu offensif a poussé un franc coup de gueule à l’issue du match. L’ancien du PSG regrette que son équipe manque d’ambition et d’homogénéité dans ses objectifs, un point comparable avec la situation actuelle au Stade Rennais, battu par l’ASSE (0-2) au Roazhon Park dimanche.

Service minimum pour les Girondins de Bordeaux contre l’OM

Bordeaux n’a pu faire mieux qu’un triste match nul contre l’OM (0-0), au stade Matmut Atlantique, dimanche en clôture de la 25e journée de Ligue 1. Pourtant, les Girondins auraient pu, ou dû, décrocher les trois points alors que les joueurs de Nasser Larguet n’étaient plus que neuf sur la pelouse après les cartons rouges donnés à Leonardo Balerdi et Dario Benedetto aux 55e et 59e minutes de jeu. De quoi fâcher Yacine Adli, en conférence de presse d’après match, malgré la poursuite de la série d’invincibilité girondine à domicile contre Marseille, la plus longue du championnat (depuis 1977). « Pff… (long soupir) Là forcément, je suis très déçu du résultat, a reconnu le joueur de 20 ans. On joue les matches pour les gagner. Certes, il y a ce truc d’invincibilité… Mais, sincèrement, je préfère être européen et perdre ce match. C’est sûr que ça va s’arrêter à un moment. C’est super important pour les supporters, mais j’aurais préféré qu’on gagne ce match avec ce supplément d’âme. »

Et c’est là tout le problème des Girondins de Bordeaux selon Yacine Adli, qui a dressé un constat très lucide et mature malgré son jeune âge et sa courte carrière : « Il y a moyen de faire quelque chose, on est les Girondins de Bordeaux, il y a moyen d’aller grappiller en haut. Mais pour être une équipe du haut de tableau, il faut qu’à tous les étages, on soit conscient qu’on va jouer le haut de tableau. Pour ça, il faut être exigeant. C’est dans le travail quotidien qu’il faut mettre ses exigences-là. Je ne sais pas si tout le monde est conscient de ça. Aujourd’hui, vous voyez l’effectif. Tout le monde le connait. On a beaucoup de joueurs en fin de contrat. Il y a beaucoup de conflits internes, externes… Tous ces trucs-là, ça crée des mauvaises ondes, des ondes négatives qui font que tu ne peux pas jouer le haut de tableau comme ça. Il faut se rendre à l’évidence. Si tout le monde se sert les coudes… mais on ne sent pas cette osmose. On a pu avoir les supporters qui sont venus nous voir (samedi), ça nous a fait du bien, on a senti quelque chose. »

Les propos d’Adli, comme un écho à ceux de Da Silva du Stade Rennais

Des propos qui font échos à ceux du capitaine du Stade Rennais, le défenseur central Damien Da Silva, lui aussi dans une colère froide après la défaite des Rouge et Noir, au Roazhon Park, contre l’AS Saint-Etienne de Claude Puel. « Bien sûr, on est en colère. Pas parce qu’on a perdu, mais la manière… On n’est pas bon en ce moment. C’est inacceptable, notamment du point de vue du comportement. On se sent faible, à la merci de n’importe quel club de Ligue 1. Aujourd’hui, si on n’a pas la bonne mentalité, on devient une équipe banale. Quand on met tout ce qu’il faut, on peut être une super équipe, c’est ça qui m’énerve. Il y a de la qualité, mais on voit que ça ne suffit pas. On est très loin de ce qu’on a produit contre Lyon (2-2, ndlr). C’est une autre équipe, un autre visage, dont on n’est pas fier. Tout se passe sur le terrain. C’est le reflet de ce qu’on fait actuellement. »

« Je pense toujours qu’on est l’image de ce qu’on fait au quotidien. Individuellement, collectivement. On est trop gentil sur le terrain, on manque d’agressivité, on se l’est dit déjà. Ceux qui pensent que tout est arrivé n’iront pas très loin en Ligue 1, a continué le capitaine du club breton. On est le Stade Rennais, un très bon club de Ligue 1, mais pas un grand club. On parle trop. On ne fait que se parler. Dire les choses c’est bien, écouter et faire, c’est mieux. Ce qui se dit dans le vestiaire reste entre nous, il n’y a pas de tension, mais c’est sur le terrain qu’on voit les actes. » Un parallèle entre Bordeaux et Rennes est facile à faire. Du côté du SRFC aussi, plusieurs joueurs penseraient plus au mercato d’été ou à leur prochain club qu’à la fin de saison actuelle. Des tensions existent aussi en interne entre certains joueurs, selon nos informations, et l’absence de certains joueurs du groupe de Julien Stéphan n’y est pas étrangère. Les deux clubs doivent donc trouver le moyen, collectivement, de ressouder un effectif autour d’un même objectif à court terme : le dernier tiers du championnat. Et faire fi, pour en temps, de leurs ambitions personnelles et projets d’avenir, au risque de voir leurs clubs respectifs, le Stade Rennais et les Girondins, finir l’exercice actuelle en roue libre et sans frisson.