INTERVIEW Exclu – PSG : Bruno Salomon « Blanc possède une voiture puissante, à lui de savoir la piloter »

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Bruno Salomon, c’est la voix du PSG sur France Bleu 107.1. « Goooalll », hurle-t-il dans son micro dès que le club de la capitale marque un but. Cette saison, ce journaliste radio sera aux commandes de l’émission « Tribune PSG » à partir du 26 août, du lundi au vendredi (20h10-21h). Foot sur 7 l’a rencontré juste avant son départ pour Montpellier, ville où les rouge et Bleu se déplaçaient à l’occasion de la première journée de Ligue 1.

Foot sur 7 – Quelle saison envisages-tu pour le club de la capitale ?

Bruno Salomon – Ce qui est souhaitable, c’est qu’il s’agisse de l’année de la confirmation. La grande maladie du club, c’est de ne pas être dans la continuité. Il doit se pérenniser en obtenant de nouveau le titre de champion. Et pourquoi ne pas faire un doublé ? Le PSG, c’est une sorte d’adolescent de la Ligue 1, il doit maintenant montrer des signes d’âge adulte. Étant donné les investissements réalisés, le club est obligé d’être dans le dernier carré en Ligue des Champions. Après, cela dépendra évidemment du tirage au sort. Cette compétition doit être un rendez-vous habituel, où on se frotte au haut niveau. Il faut également devenir régulier en Ligue des Champions, afin d’être une place forte du gotha européen. Cela commencera par sortir des phases de groupe en patron. Il est nécessaire d’apprendre à être une machine à résultats et de posséder cette culture de la gagne propre à chaque grosse cylindrée européenne.

Comment as-tu réagi à la nomination de Laurent Blanc au poste d’entraîneur ? Penses-tu qu’il saura « dompter » les égos du vestiaire parisien ?

Bruno Salomon – Honnêtement, j’étais sceptique sur le coup. Je me suis dit : « Tout ça pour ça ». Tu vires Kombouaré et tu reviens avec un entraîneur français qui n’a pas encore réussi de grandes choses… C’est un coup de frein à l’ambitieux projet. Même si je demeure sceptique sur ce choix, je constate que Manchester United remplace Sir Alex Ferguson par David Moyes. Laissons sa chance à Blanc. Il possède une voiture surpuissante, à lui de savoir la piloter comme il faut. On l’attend également sur les égos. Par des coups de coaching, lors du Trophée des Champions, il a montré qu’il était capable de débloquer des situations. Il a eu des ennuis avec les Bleus : voyons maintenant s’il saura s’en servir pour rebondir. Je pense qu’il va jouer sur la fibre humaine, comme l’avait fait Carlo Ancelotti. Il en est capable grâce à son vécu.

Quel club sera le principal concurrent du PSG pour le titre de champion de France ?

Bruno Salomon – Marseille car c’est le club qui a recruté le plus intelligemment. Les dirigeants phocéens ont opté pour une politique semblable à celle de Dortmund. L’OM a été solide l’an dernier et pourrait se mêler à la bataille pour le titre. Ils ne se sont pas faits piller et se sont renforcés efficacement.

«  Zlatan et Cavani ont tout à gagner en tentant la complémentarité »

Doutes-tu de la complémentarité entre Zlatan et Cavani ?

Bruno Salomon – Non. Je pense qu’ils sont tous les deux extrêmement intelligents sur un terrain. Ils vont vite comprendre qu’ils ont beaucoup plus à s’apporter qu’à « se tirer dessus ». Leur intérêt commun est de rouler ensemble. Ils ont tout à gagner en tentant la complémentarité. Leur seule porte de sortie par le haut est de travailler main dans la main.

Leonardo a récemment déclaré : « Le PSG possède la meilleure attaque du monde ». Partages-tu cet avis ?

Bruno Salomon – Oui, sur le papier. Bien sûr, il y a Neymar et Messi au Barça et peut-être Cristiano Ronaldo et Bale au Real Madrid. Leonardo s’est peut-être un peu enflammé. En nuançant ses propos, je dirais que Paris possède l’une des trois meilleures attaques en Europe.

Que penses-tu du mercato parisien ? Les dirigeants doivent-ils encore recruter avant la fermeture du marché des transferts ?

Bruno Salomon – Il manque un milieu de terrain, type Cabaye, qui peut jouer 10 ou récupérateur. Il  faudrait un joueur qui arrive avec humilité et qui soit prêt à tout donner, comme Blaise Matuidi. Il manque également peut-être une pointure au poste d’attaquant. Avec du recul, on peut se dire que Leonardo a pris des gens bien. Il n’y a pas de diva dans l’équipe, même si on a une rock star (Zlatan Ibrahimovic, Ndlr).

Au niveau du « dégraissage », faut-il s’attendre à des surprises ?

Bruno Salomon – Un départ de Sakho ou Chantôme serait une mauvaise surprise. Cela signifierait qu’ils n’ont pas réussi à passer le cap d’éternel espoir. Nous avons besoin d’avoir des joueurs du cru.

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Petit jeu. Qui s’imposera dans le onze type entre ?

Maxwell et Digne : Digne devra s’accrocher
Jallet et Van der Wiel : Et s’il y avait un numéro 3 ?
Marquinhos et Alex : Marquinhos se retrouvera aux cotés de Thiago Silva dans la logique des choses et mettra gentiment Alex sur le banc.
Thiago Motta et Verratti : Verratti va faire son nombre de matches. J’ai peur pour Motta avec toutes ses blessures. Et pourtant, il est tellement important…
Lavezzi et Pastore : Lavezzi. Pastore, je ne le sens pas investi dans le projet car Leonardo n’est plus là pour le protéger.

Tu es pro-parisien, mais es-tu également anti-marseillais ?

Bruno Salomon – Non, je ne veux pas. J’aime bien taquiner, mais je ne dépasse pas certaines limites. Le parrain de mon fils est journaliste à France Bleu Provence et commente l’OM.

«  J’ai suivi le PSG grâce à Youri Djorkaeff »

Passons à ton métier de journaliste. Quel a été ton parcours ?

Bruno Salomon – J’ai un profil à l’ancienne. J’ai fait des études de commerce, ce qui n’a rien à voir avec le journalisme. Je n’ai d’ailleurs pas de diplôme de journaliste. Passionné de radio très jeune, j’ai commencé comme standardiste à Radio France Isere en 1998. j’ai ensuite suivi le GF 38 (Grenoble) pour la radio. Après, j’ai intégré France Bleu Picardie, où j’ai suivi le national et la Ligue 2. Puis, j’ai fait un « break sport » à France Bleu Périgord. Pour terminer, je suis arrivé à Paris en octobre 2007 pour installer le PSG sur France Bleu Île-de-France.

Comment es-tu devenu supporter du PSG ?

Bruno Salomon – Je ne peux pas cacher que mon club de cœur est Grenoble. Je suis Grenoblois. J’ai suivi le PSG grâce à Youri Djorkaeff, qui a joué à Grenoble au début de sa carrière. « Mister George » (Weah, Nldr.) était mon attaquant préféré lorsqu’il évoluait au PSG.

Comment se passe une journée-type de Bruno Salomon un jour de match ?

Bruno Salomon – Si c’est un déplacement, je pars très tôt pour la ville adverse. J’essaie toujours de faire une sieste d’1h30 avant les matches. A partir de 16h, je travaille mes fiches. 18h : j’ai un direct. Ensuite, je saute dans un taxi, un bus ou un tramway et je m’installe au stade deux heures avant le coup d’envoi. J’ai pris une mauvaise habitude : je bois beaucoup trop de cafés.

Pierre Ducroq est devenu consultant à tes côtés lorsque que tu commentes les matches. Pourquoi cet ancien joueur et comment s’est effectué son recrutement ?

Bruno Salomon – C’est une superbe rencontre, que j’ai pu faire grâce à Jérôme et Will, les réalisateurs du documentaire sur le Parc des Princes. Ils avaient interviewé Pierre. J’avais envie de discuter avec lui. Le feeling est très bien passé entre nous. A la fin du repas, je lui ai proposé de commenter les matches avec moi car je cherchais un consultant. Au départ, la place était pour Éric Rabésandratana, mais il vivait à Nancy. Avec Pierre, c’est une histoire humaine : on s’est tapé dans les mains. En plus, il est super bon. Il délivre des analyses pertinentes, il est vraiment fait pour faire de la radio. Cette saison, il est le consultant officiel France Bleu 107.1. Il aura même sa propre émission à partir du 28 août, qui pourrait s’appeler « 100% Ducroq ».

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