Et si le transfert de Yohan Cabaye au PSG n’était qu’un flop qui ne dit pas son nom ? Incontournable et indispensable à Newcastle, le maître à jouer des Magpies est absolument méconnaissable sous les couleurs parisiennes, où il passerait même pour un joueur lambda sans son statut d’international tricolore. Effacé, timoré, comme sous pression permanente, le milieu de terrain français est aujourd’hui l’une des grandes déceptions de l’effectif parisien. Explications.
Une arrivée sur la pointe des pieds
Après avoir longtemps ciblé Juan Mata et Mesut Özil pour son milieu de terrain, le PSG aura finalement profité du dernier mercato hivernal pour se renforcer avec la venue de Yohan Cabaye, homme fort de Newcastle et titulaire indiscutable en équipe de France. Si le joueur a longtemps été présenté comme la recrue de Laurent Blanc, qui aura exigé ce renfort et oeuvré en ce sens, le club suivait déjà la piste du français sous l’ère Leonardo, sans toutefois avoir soumis d’offre officielle aux Magpies, jusqu’au fameux forcing de Blanc. Mais en arrivant à Paris, le taulier de Newcastle est sensé concurrencer l’un des membres du meilleur milieu de terrain de France, composé de Matuidi, Motta, et Verratti. « Je savais que je venais dans une grosse équipe, et dans chaque grosse équipe, il y a beaucoup de joueurs et il faut l’accepter, assurait pourtant Cabaye. Si je n’avais pas voulu de concurrence et jouer tous les matches, je serais resté à Newcastle. Je savais très bien que mon temps de jeu n’était pas assuré et qu’il fallait aller chercher certaines choses, comme partout. »
Une tâche compliquée, mais réalisable, diront certains, quand d’autres, dès le départ, la jugeront tout simplement impossible. C’est le cas notamment de l’agent de joueurs Jennifer Mendelewitsch, qui nous confiait récemment que le français n’était pas de la trempe des joueurs ciblés par le club de la capitale.
Cabaye pas au niveau du Paris Saint-Germain ?
« Il n’a pas fait une grande demi-saison avec le PSG. C’est surement une très belle opération financière pour lui, mais Cabaye est le choix de Blanc, pas le choix de Nasser El Khelaïfi. Et malheureusement, la stratégie du PSG et le type de joueurs qu’il vise, c’est un autre niveau que celui de Cabaye, expliquait Jennifer Mendelewitsch. Même Blanc n’en a pas fait un titulaire indiscutable, (…) donc oui, pour moi c’est un mauvais choix pour le joueur. »
Même son de cloche du côté de Daniel Riolo, qui aura profité de la rentrée manquée du milieu de terrain lors de la 3ème journée de championnat face à Evian (0-0), au cours de laquelle le joueur a été expulsé après avoir reçu deux cartons jaunes, pour répéter que Yohan Cabaye n’avait pas le niveau requis pour évoluer au PSG : « Prêt ou pas, Cabaye n’est pas au niveau, a ainsi déclaré le journaliste sur RMC Sport. Devant la défense, il n’est pas assez fort pour gérer le jeu de l’équipe. Depuis son arrivée, on attend encore de comprendre la pertinence de sa présence dans le club. »
La mauvaise nouvelle, pour Yohan Cabaye, en ce début de saison, réside dans la renaissance de Javier Pastore, qui aura livré ses meilleures prestations dans le milieu à trois du dispositif de Laurent Blanc. Si Blaise Matuidi pourrait retrouver sa place au milieu, dans le cas où l’argentin était repositionné plus haut, derrière les attaquants, ce renouveau inattendu d’El Flaco complique un peu plus la tâche d’un Cabaye qui, derrière les Verratti, Motta, Matuidi, et donc Pastore, semble définitivement condamné à jouer les doublures de luxe au Paris Saint-Germain. Le risque, à terme, pour l’ancien lillois, serait de voir également sa place de titulaire en équipe de France menacée, alors que Sissoko, Schneiderlin, et bien d’autres encore, postulent à une place où Cabaye pourrait vite devenir de moins en moins indiscutable.