Exclu – Bernard Mendy : « Sir Alex Ferguson voulait me faire signer à Manchester United »

Bernard Mendy   -  24.02.2013 - Bordeaux / Brest
Bernard Mendy – 24.02.2013 – Bordeaux / Brest

Même si la carrière de Bernard Mendy n’a pas été un long fleuve tranquille, elle inspire le respect. Foot-Sur 7 a eu l’occasion de s’entretenir avec l’international français, qui fait preuve d’une grande franchise. Rencontre.

Foot-Sur 7 – Vous ne comptez que sept matches de Ligue 2 cette saison avec Brest. Pourquoi votre temps de jeu a-t-il autant diminué alors que vous étiez titulaire avec le club breton la saison passée en Ligue 1 ?

Bernard Mendy – J’ai eu des problèmes de santé. Je souffre d’une pubalgie depuis le début de la saison. J’ai des douleurs chroniques au dos, je vais donc aller me soigner à Clairefontaine. Aujourd’hui, je ne peux pas aider l’équipe, car je ne suis pas à 100% de mes possibilités physiques…

Comptez-vous quitter Brest lors du prochain mercato ?

Je ne me suis pas encore posé la question. A l’heure actuelle, mon objectif principal est de me soigner. Je veux pouvoir aider le club a se maintenir en Ligue 2 (Brest est actuellement 17e, avec le même nombre de points que le premier relégable, Istres). Je vais certainement attendre le mois de mai pour prendre une décision au sujet de mon avenir.

Vous avez passé sept saisons au PSG (de 2000 à 2002, puis de 2003 à 2008). Quel est le meilleur souvenir que vous conservez de votre aventure parisienne ?

Ma première signature en 2000. Ce jour-là, un rêve est devenu réalité pusique j’étais fan de ce club. Plus jeune, j’étais en admiration devant des joueurs comme George Weah, David Ginola, Raï ou encore Paul Le Guen. Alors que je jouais encore à Caen, j’avais eu l’entraîneur du PSG l’époque, Philippe Bergeroo, au téléphone : il m’avait dit qu’il comptait sur moi. Je venais d’être élu meilleur latéral droit, je faisais partie de l’équipe-type de la Ligue 2 pour la saison 1999-2000. Mon agent était Jean Tigana, il m’avait informé que Fulham était également sur les rangs pour m’accueillir. J’avais opté pour Paris parce que j’étais encore jeune. L’expérience à l’étranger pouvait attendre. Et puis, le PSG était surtout mon club de cœur.

Récemment, Peter Luccin nous confiait que Luis Fernandez avait eu une mauvaise gestion du groupe parisien au début des années 2000. Partagiez-vous le même sentiment à l’époque ?

Avec Luis, c’était difficile. Dans le groupe de l’époque, il y avait beaucoup d’égos. Fernandez en avait aussi, donc ce n’était pas évident pour lui de gérer tout ça. Avec ces guerres d’égos, il n’a pas pu gérer le groupe, qui était pourtant de qualité. Mais je ne veux pas l’accabler. Par le passé, j’en ai déjà parlé à certains médias et, suite à mes propos, on s’est un peu fâché par presse interposée.

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« Le Ballon de Plomb ? Ce sont des rigolos qui font ça  »

 

En 2004, lors d’un match amical entre la France et le Brésil, vous avez été l’auteur d’un grand pont mémorable sur Roberto Carlos. Certains observateurs ont estimé que vous avez pris la grosse tête suite à ce geste. Le confirmez-vous ?

Pas du tout ! Je n’ai jamais pris la grosse tête, sinon je pense que mon entourage me l’aurait dit. Après, on ne va pas interdire aux gens de parler : nous sommes dans un pays libre. Cette rencontre amicale célébrait le centenaire de la FIFA. Mon grand pont sur Roberto Carlos fait partie des moments qui ont marqué ma carrière, mais ce n’est rien comparé à la naissance de mes filles. Ça, c’est beaucoup plus important dans ma vie si je dois faire une rétrospective !

En tant que latéral droit, quel est votre regard sur le niveau de Gregory Van der Wiel au PSG. Parmi les titulaires du club de la capitale aujourd’hui, le Néerlandais n’est-il pas le maillon faible ?

Je ne pense pas. La saison passé, Christophe Jallet était en grande forme, donc le Néerlandais n’a pas pu bénéficier de beaucoup de temps de jeu. Cette saison, on ne peut pas lui reprocher grand chose, son jeu ne comporte guère de déchets. Il s’agit de l’un des joueurs les plus utilisés par Laurent Blanc, avec Blaise Matuidi. Avec Serge Aurier (Toulouse), il est sans doute le meilleur latéral droit évoluant en Ligue 1.

Pendant une bonne partie de votre carrière, vous avez été raillé par les médias. Vous avez notamment reçu le Ballon de Plomb 2006. Comment avez-vous vécu cette mauvaise publicité ?

Le Ballon de Plomb, ce sont des rigolos qui font ça (Les Cahiers du football, Ndlr). Quand j’ai appris que j’avais remporté ce « trophée », j’étais avec Yannich Noah. Il m’a conseillé de ne pas y accorder la moindre importance. Encore, si les personnes qui le décernaient étaient compétentes… J’aurais pu être touché. Mais ce sont des gens qui n’ont rien à faire. Les critiques ne me préoccupent pas, tant que je suis bien dans ma tête et sur le terrain. Par contre, c’est plus gênant quand ça fait mal à ma famille…

Bernard MENDY - 11.05.2013 - Brest / Sochaux

Même si votre carrière est encore loin d’être terminée, éprouvez-vous certains regrets ?

On peut toujours regretter des choses. Par exemple, je n’aurais pas dû faire un doigt d’honneur au Parc des Princes (lors du match PSG – OGC Nice, le 17 décembre 2006, Ndlr). Ma femme, mes enfants et mes parents se trouvaient dans les tribunes à ce moment. Franchement, j’ai déconné sur ce coup-là. Sinon, lorsque je me suis retrouvé au chômage lors de la saison 2010-2011, j’aurais pu accepter la proposition de Saint-Étienne. Les Verts sortaient d’une saison compliquée, je ne savais pas si je devais les rejoindre. Aujourd’hui, je regrette amèrement de ne pas l’avoir fait. Enfin, j’ai eu une proposition pour signer à Manchester United en 2005. J’avais même rencontré Sir Alex Ferguson à Nice. On avait déjeuné ensemble et il m’avait dit qu’il avait confiance en moi. Mais j’ai finalement choisi de prolonger mon contrat avec le PSG.